Des mesures préventives avant les trait Des mesures préventives avant les traitements
Le Gaec Madet utilise les anthelminthiques de façon raisonnée et privilégie la prévention comme la surveillance de l’état sanitaire du troupeau ou le pâturage tournant.
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Au pâturage quasiment toute l’année, les 800 brebis du Gaec Madet, dans l’Allier, sont particulièrement exposées aux strongles gastro-intestinaux. « Au printemps, la maladie progresse très rapidement. Les animaux maigrissent. Ils souffrent de diarrhées et certains meurent seulement une semaine après l’apparition des premiers symptômes », souligne Emmanuelle, associée avec son mari Guy et leur fils Clément.
Entre les retards de croissance et la mortalité, l’impact de la maladie peut être dévastateur. C’est pourquoi les associés misent en premier lieu sur la prévention. Dans ce cadre, ils ont participé à des formations « éleveurs infirmiers ».
Peu de médicaments disponibles
« Nous favorisons l’installation des défenses immunitaires des animaux grâce à une conduite alimentaire et sanitaire rigoureuse », indique Guy. Des apports en oligoéléments sont régulièrement réalisés et l’évolution de l’état des animaux est surveillée attentivement. La moindre carence peut être le « nid » d’autres pathologies.
Malgré toutes les précautions, les strongles sont omniprésents dans les pâtures. Les symptômes de la maladie sont souvent observés et les traitements incontournables pour une efficacité qui peut s’avérer limitée. Bref, tous les indices de suspicion de strongles résistants aux traitements sont réunis. Pour autant, « une étude scientifique, conduite en 2012 et 2013, sur une famille de médicaments, les lactones macrocycliques ou endectocides utilisés depuis vingt ans sur l’exploitation, n’a pas permis de statuer sur l’installation du phénomène de résistance (lire ci-contre) », souligne Rémi Madet, le frère de Guy et vétérinaire de l’exploitation. Les associés redoublent néanmoins de vigilance lors de l’utilisation des médicaments. « Nous alternons l’emploi des familles pour éviter d’être à court de solutions », ajoute Guy. Des études ont démontré que les strongles de nombreuses exploitations ovines étaient déjà résistants aux benzimidazoles.
Le programme des traitements fait l’objet d’une réflexion lors de la visite de bilan sanitaire. « Il peut être revu et adapté à tout moment en cours d’année en fonction des analyses coprologiques, ajoute Guy. En 2016, un premier traitement sur les brebis a été réalisé avec un produit rémanent au moment de la lutte. Il s’agit d’un endectocide, dont la matière active est la moxidectine. « Ce type de produit s’impose à ce moment-là car il est difficile de manipuler les animaux pendant la gestation, ajoute Emmanuelle. Des brebis peu parasitées sont en meilleure forme et contaminent moins les pâtures, qui seront donc plus saines quand les agneaux commenceront à pâturer. »
Des parcelles saines pour les agneaux
L’agnelage se déroule en bergerie mais les brebis regagnent les pâtures au bout de 2 jours. Elles sont ensuite conduites par lots de 100 à 120 sur des îlots de pâture comprenant au moins trois parcelles. Le chargement est d’environ 1,2 UGB/ha. Avant les foins, les animaux tournent sur deux parcelles. La troisième, réservée aux stocks, entre dans la rotation dès que la repousse de l’herbe est suffisamment haute. Les parcelles fauchées ou les prairies récemment retournées, où la pression parasitaire est moins forte, sont destinées à la finition des agneaux ou à la conduite des agnelles. Les traitements sur les agneaux avant la vente s’avèrent souvent indispensables. Le lévamisole est utilisé après le sevrage. Le Gaec Madet réalise deux interventions en moyenne avant la vente (entre 90 et 180 jours). « Le cycle de vie des agneaux est court, déclare Rémi. Ils n’ont pas le temps de mettre en place un système de défenses immunitaires. » Les exploitants sont vigilants lors de l’achat des béliers également. Ils sont potentiellement porteurs de strongles, éventuellement (très) résistants. Ils sont donc isolés du reste du troupeau à leur arrivée et traité avec un endectocide.
« Nous n’avons pas testé d’autres méthodes alternatives, comme la culture de plantes, mais nous ne l’excluons pas, indique Guy. Nous restons ouverts à toutes les pistes pour réduire l’impact des parasites. »
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